lundi 29 juillet 2019

San Cristobal de Nuestra Casa

Retour sans plus tarder dans le Chiapas de l'autre côté du Mexique. On avait convenu avec un ami chilien de venir lui filer un coup de main pendant un mois dans son café à San Cristobal. C'était pour nous un plaisir de revenir dans cette ville, de retrouver les copains et en plus de nous occuper d'un café. Lui devait aller faire un tour au Guatemala alors il nous a proposé ce deal pendant ce temps de transfert. Travailler dans un café c'est chouette : on rencontre pas mal de gens, des voyageurs, des locaux, on intègre des projets ou on en créé. La ville déborde d'énergie sur ce point de vue alors c'est facile de concrétiser  ! 

Entre le café le foot pour Pedro, le yoga et le temazcal pour Fabi, on était bien occupé. Et puis les musiciens, artistes, voyageurs ou chamane, les rencontres fleurissaient de toute part. Coïncidence ou requête inconsciente de notre part, on a rencontré beaucoup de français pendant cette période, et le pire c'est qu'ils étaient super sympas ! Comme si nos cerveaux étaient déjà en train de se préparer à retrouver bientôt le charme français. Entre tout ça on a aussi fêter l'anniversaire de Fabi, à la mexicaine façon piñata, posh, alcool du chiapas, et calle 13 a tue tête. Une vraie fête d'anniversaire comme je les aime, avec des copains, de la fête, de la musique et de la rigolade. On a aussi réveillé nos talents d'artistes, avec des ateliers dessins et peintures sur les murs. Et l'énigme reste toujours la même : pourquoi si peu de couleur chez nous ? Pourquoi sommes nous si frileux ? Au Mexique il y a toutes les couleurs, ils n'ont pas peur que « ça ne rende pas bien » et quand ils se lassent, ils repeignent par-dessus. La leçon de vie. Pourquoi la peur devrait nous empêcher d'avancer ? Si t'as peur de quelque chose, essaie voir et tu verras si t'as vraiment ou si t'as encore peur. La philosophie du coin. C'est comme ça qu'on a découvert qu'on était pas si mauvais en dessin ! Après les traumatismes de la scolarité qui nous a mis très vite dans la catégorie «  tu sais pas dessiner » on a découvert qu'on avait finalement un sens créatif qui était toujours là !  Et on s'est surpris a regarder nos dessins avec presque un peu de satisfaction. Merci Jade. On repart avec un élan de motivation en plus.










Et puis il y avait une idée qui me trottait dans la tête depuis longtemps. Après avoir voyager dans le pays, observer et analyser plusieurs types de comportements alimentaires, j'avais envie de passer à l’action. Agir, transmettre, apporter et partager mes connaissances sur le sujet. Ici, au Mexique. Alors j'ai contacté EcoSur, un centre de formation et de recherche sur la santé et la nutrition humaine au Chiapas. J'ai rencontré Dehui, une nutritionniste doctorante dans la recherche là bas, qui m'a proposé d'animer des ateliers. Claro que sii ! Et me voilà à donner des ateliers dégustation pleine conscience, sensibiliser le public à l'approche sensorielle et intuitive de l'alimentation. Bingo. La mayonnaise a bien monté.  À chaque atelier salle pleine, les participants étaient curieux, bavards et intéressés. J'ai pu m'apercevoir de l'amour inconditionnel pour l’alimentation quelque soit le sexe, l'âge ou le milieu social. J'ai pu constater aussi que l'anxiété est malheureusement devenue elle aussi universelle, même dans une région et un pays ou la culture alimentaire et le facteur convivial occupe une place importante. La peur de manger certains aliments face aux discours bien connus des médecins et autres professionnels de santé qui chantonnent que pour maigrir il faut arrêter de manger. Combien sont de mèches avec des grands lobbying pharmaceutiques, vaut mieux pas le savoir mais ça semble être de coutume dans le pays. Alors la mode des régimes bat son plein comme chez nous, paléo, cetogène ou monodiete, yen a pour tous les goûts. Face à un taux particulièrement important d'obésité notamment infantile dans le pays, certains en profitent pour s'emparer du problème, proposer une solution miracle et en faire un business. Alors autant dire que le plaisir et les pratiques sensorielles ne sont pas vraiment d'actualité dans l'alimentation. C'était pour certains tout nouveau d'entendre un discours positif non restrictif sur l'alimentation face à des problèmes de poids. Un vrai mélange de ressentis et de sensations personnelles exprimés qui ont très clairement facilité le bon déroulement des ateliers. Merci les participants de m'avoir donné l'énergie de continuer dans cette direction.






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