samedi 29 juin 2019

Basse Californie

Un pays a elle seule. Cette partie du voyage est devenu comme un arrêt sur image permanent. Comme si on avait appuyé sur pause pour contempler pleinement ce qui nous entoure. On était littéralement bouche bée devant tant de beauté naturelle. On allait de plages en plages en passant un, deux ou trois jours, installant notre maison sur roues partout, traversant des déserts de cactus et parfois de rien du tout, puis apercevant les palmiers et l'humidité qui annonçait un point de chute pour une petite douche.

La Basse Californie, ce petit bout de terre qui dépasse, on ne sait pas bien s'il est mexicain, américain ou indépendant en le regardant sur une carte. Ils disent que dans quelques années la Basse Californie sera séparée des Etats-Unis et deviendra une île. Étrange, elle est collée à la Californie mais appartient au Mexique. C'est devenu un paradis pour les gringos, les terrains et la vie ne coûtent pas cher et en plus c'est beau. La Basse Californie est séparée en deux parties : la Basse Californie du sud et la Basse Californie. La Basse Californie du Nord correspond en fait à la Californie ...

Après la traversée en ferry, on a débarqué à La Paz, au sud. La Paz est entourée de petites plages magnifiques à l'eau limpide et aux poissons multicolores. Un endroit qui regorge de petits endroits cachés mais facile à découvrir en camion !

Le temps s'arrêtait et à la fois on le voyait défilé, sentant la deadline de la frontière arrivée. On savait qu'on passait nos derniers jours avec Michel, on en profitait un maximum. On a passé cette période seuls, tous les trois. Pour la première fois du voyage, on est resté isolés, comme si la compagnie de Michel nous suffisait. On se réveillait tôt, contemplatifs devant le paysage matinal ou en prenant directement la route. La chaleur arrivait tôt, vers 10h on devait déjà atteindre la trentaine. Snorkeling, marches, recherches des lions de mer, cuisine, pain, lessive, recherche de toilettes en ville et de spot pour la nuit, lecture, écriture, bois et fabrication de bijoux et moulteees discussions, on appréciait nos journées. Une sensation de liberté comme on n'avait jamais ressentis.

Les espaces sont tellement grands qu'on se sentait partout chez nous et à la fois tout petits. Sur la route tout nous paraissait immense : les déserts à perte de vue, parfois jaunes parfois rouges, les dunes, les montagnes, le pacifique et ses plages interminables … les couleurs étaient chaque jour différentes. On n'avait jamais vu autant de couleurs naturelles à la fois. Un régal pour nos yeux !

On précise aussi que cette région, tellement proche de son voisin du Nord s'est américanisée rapidement. Avec ces gringos ont fleuri aussi tout un tas de bars, resto et produits américains. Ça fait le bonheur des nouveaux habitants et visiblement des locaux aussi qui en profite pour augmenter leur prix. On en a fait les frais à l'atelier de mécanique !  

Basse Californie du Sud


















Basse Californie

La deuxième partie de cette région, le nord, a une atmosphère particulière. Entre les vignes de la Valle de Guadalupe, paysage qu'on n'avait pas vu depuis longtemps, et la frontière avec les states, Tijuana, Tecate, son mur et cette animosité permanente, on a ressenti plein d'émotions.

La Valle de Guadalupe, là où se produit la majorité des vins issus de la Basse Californie. Après avoir rencontré la patronne d'une fabrique de vins dans un bar à pétanque  (!), on n'a pas pu résister à la dégustation et la visite de la cave. En fait on trouve tout types de cépages dans la région, chacun fait des vignes à sa façon et s'achète certains raisins. Quel régal de déguster du bon vin!! On avait presque oublié ce plaisir et on ne l'a pas perdu !

La frontière. Après une escapade à Tijuana, on a préféré traversé à Tecate. Ville plus tranquille qu'on nous avait conseillé pour passer la frontière. En effet, ça a été étonnamment facile, quelques questions sur notre visite en terre américaine, quelques dollars pour le visa, un coup de tampon et hop! L'affaire est dans le sac. On traverse et on arrive à San Diego, ville frontière. On ne s'attarde pas plus longtemps et on file sur Santa Monica, la côte ! 






















jeudi 27 juin 2019

Escapade Hospitalière

-Aucun problème de santé en vue !-

Guadalajara. Je suis très curieuse de connaître le fonctionnement d'un hôpital au Mexique. Cette institution publique dans laquelle j'ai quand même travaillé quatre ans. Au début j'étais très intéressée et presque fière de travailler dans un hôpital public. Pour moi ça signifiait aussi l'accès aux soins pour tous, l'égalité et la prise en charge médicale de base pour toutes classes sociales. Bon, autant dire que j'ai vite déchantée quand j’ai compris que la politique discriminatoire négative allait prendre le dessus sur toutes ces jolies petites étoiles du ‘public’. Je ne me sentais plus vraiment à ma place.

Je voulais savoir comment ça se passait au Mexique dans un pays dit en voie de développement , terme qui veut absolument tout et rien dire.
Comment fonctionne les institutions publiques ? Le système de santé ? L'accès aux soins ? La diversité sociale est telle dans ce pays que je me suis souvent posée la question.

Alors j'ai rencontré Madeline. Une jeune allemande qui fait un semestre d'internat à Guadalajara. Je lui ai raconté mon envie de découvrir le monde de l'hôpital mexicain, elle m'a embarquée. Je vous raconte.

Madeline travaille dans le plus vieil hôpital public de la ville. C'est un des quelques rares qui survit. La plupart des hospitalisations là bas sont des personnes qui ont peu de moyens, pauvres à très pauvres. Pas mal de personnes vivants dans la rue ou sortants de prison. Autant dire que c'était pas pour du beurre. Toutes les personnes hospitalisées semblaient dans un état critique.
Le bâtiment est immense. Il date d'il y a 400 ans et appartient au patrimoine de la ville. Il y a l'école de médecine aussi juste a côté. Un grand édifice avec des grandes arcades en pierres, des patios, des grands couloirs avec du vieux carrelage d'ailleurs devenu problématique pour pousser les chariots.
Pas de chambres individuelles. Le top du top c'est une chambre de 3. La plupart du temps c'est des salles de 20-30 lits environ. Avec un rideau pour séparer, parfois il est cassé. Le plus étonnant c'est pour les toilettes, il y a une cuvette au bout de la salle. Les autres pissent dans leur bocal et pour le reste… c'est le petit seau.
Ici pas d'aides soignantes. C'est les familles qui viennent faire la toilette et s'occuper des besoins du patient alité. Autant dire qu'elles sont indispensables. Pour l'intimité on repassera. Les repas sont servis 3 à 4 fois dans la journée. Mais quand j'ai vu la quantité servie, je me suis dit que 4 fois ce n'était pas de trop. Le repas est composé de 3 cuillères à soupe de riz, des bouts de semelles de viande sèche et quelques courgettes vapeurs vertes fluos. Le tout accompagné d'une tortilla, agrémenté de rien du tout, sans sel sans graisse. Servi froid dans une barquette en polystyrène. Ça m'a fait un choc. Ça paraissait vraiment dérisoire et dégueulasse.
Ici les patients ne payent pas leur repas. Ni leur nuit. Ils doivent par contre avancer de l'argent pour payer les médicaments. Normalement les traitements sont pris en charge par le seguro popular, équivalent de la CMU chez nous. Pour les opérations, si t'as pas une assurance un peu mieux, tu peux garder ton pied nécrosé et rentrer chez toi. Et pour ceux qui peuvent, il faut faire la queue parfois une journée entière au guichet pour avoir un papier tamponné. 
Ici, les médecins qui travaillent sont réputés pour être très bons. Ceux qui ont fait le choix de rester dans le public avec des populations dans le besoin et les concessions qui vont avec. Je n'ai pas réussi à savoir le salaire moyen d'un médecin mais ça ne vole pas au dessus des nuages.
Pour les durées de séjour ? Indéterminées. À la mexicaine, tout prend du temps alors faut être patient !
Il est évident que la couverture maladie est incomparable entre Mexique et France. Pas besoin de visiter un hôpital pour s'en apercevoir. Chez nous, la sécurité sociale prend beaucoup en charge et les mutuelles viennent couvrir le tout. Il est certain que les politiques de préventions de santé y sont pour beaucoup et que le pays s'est converti en une société où le thėrapeutiquement correct a trouvé sa place dans les codes sociaux. C'est devenu pour nous français rassurant d’aller un voir un médecin qui plus est, un spécialiste. Les os, les nerfs, le cerveau, les pieds, les oreilles, la peau, les dents et quelques problèmes qu'il soit se résolvent bien souvent par un petit rendez-vous chez un spécialiste. 
Les mexicains ont peu accès à ces services de santé et bien souvent en ont peur. Ce qui semble tout à fait lié au final. Les regards des patients de cet hôpital m'ont vraiment interpellé ; on lit facilement la peur, la tristesse et la solitude dans leurs yeux. Ils ne savent pas comment ils vont s'en sortir, s'ils vont s'en sortir et combien de temps ça va prendre. Ils ne posent pas de questions de peur d'avoir encore plus peur.  
Au final, le pays se retrouve avec une quantité importante de mexicains malades qui n’en n'ont pas connaissance. Parfois en leur faveur ? Le plus souvent non malheureusement.

Que dire de cette escapade où lorsque j'y ai mis le premier pied j'ai immédiatement retrouvé la sensation d'un hôpital en France. Les odeurs, les blouses blanches, l'environnement, les lits et les gens allongés avec leur petite chemise de nuit, les costumes différents selon la hiérarchie, le rapport malades/médecins…Toutes ces petites choses qui font de l'hôpital un monde universel.


Traduction : "servez-vous"
Dans une pharmacie juste à côté de l'hôpital 


La fête des mères et les roses en pâte à sucre



Guanajuato

La ville aux mille couleurs. Celle qui nous a tapé dans l'œil. Une ville où tu galères pour rentrer chez toi tellement les rues sont étroites et pentues. Le centre ville est rempli de jolies places arborées avec des terrasses un peu partout. Des grands bâtiments impressionants, l'église, l'université, le théâtre de la ville. Guanajuato est une ville réputée pour sa culture. Ici ça chante, ça joue, tous les arts sont les bienvenus. Elle accueille le plus grand festival du pays et d'Amérique latine, El Cerventino, festival artistique et culturel international, véritable melting pot où chaque année se retrouve un état mexicain et un pays du monde en tant que représentants de l'événement. On n'y était pas à ce moment là mais ça a l'air fou. Tout le monde au Mexique connaît et parle de ce festival.






On a été accueilli par Mémo, copain mexicain rencontré à Bacalar. Un régal de découvrir la ville par ses yeux de musicien écolo ! Il habite dans les hauteurs de la ville, dans une petite maison de bric et de broc qu'il améliore au fur et à mesure y bricolant des meubles, des lits et un jardin sur le toit. La cuisine sur le balcon pour mijoter quelque ceviches en contemplant la vue. Invitant quelques amis musiciens pour passer la soirée en chanson, jouer aux échecs et refaire le monde. Il accueillait à ce moment là son cousin venu passer un moment chez lui pour se refaire une santé. Une immersion totale dans sa vie qu'il nous a partagé avec chaleur et enthousiasme. Il y a certaines rencontres qui marquent plus que d'autres. Qui apportent une autre énergie, une autre vision du monde, comme ça juste en étant, en vivant et en partageant. Il nous racontait qu'il lit beaucoup mais ne perdait plus de temps à écrire, préférant partager directement ses pensées, sans filtres. Et c'est le cas. Une personne qui décide de vivre avec ceux qui l'entoure, un vrai indépendant réfléchi qui prend en compte tout ce qu'il y a autour de lui. Un bain d'énergie, un élan de motivation.





mercredi 26 juin 2019

Cascadas !

Aaah on les attendait les fameuses ! D'abord El Meco, belle cascade et un balneario El Trampolino, véritable lieu de rassemblement des familles mexicaines venues passer le weekend. Puis Minas Viejas et la rencontre d'autostoppeurs tcheco – chilien et d'un couple franco-mexicain. On est toujours fasciné de la diversité des rencontres qu'on fait. 








Puis Tamasopo et la cascade de Puente de Dios. Là on a vraiment pris notre pied ! Une cascade entourée de grottes. On s'y risque, le courant nous emporte et on arrive dans une grotte où l'eau est encore plus transparente qu'à l'extérieur. Magnifique. En sortant de l'autre côté on arrive sur la rivière. On se laisse emporté par le courant et on découvre d'autres recoins sans personne. Le kiff ! On ira après au Trampolino, petit cours d'eau qui regorge de belles cascades, encore un spot où les familles du coin viennent passer la journée faire un barbec, manger des chips boire des bières et du coca. On rencontrera un argentin qui voyage en combi VV de l'époque , on a trinqué au mate ensemble. On a continué sur la laguna de Media Luna. Un beau site naturel mais envahi par des infrastructures autour qui gâchent un peu. Gros camping et toute la panoplie des attractions aquatiques… 







Après les cascades et les sites naturels, on retourne un peu à la civilisation. D'abord San Luis Potosi, très jolie ville, de belles églises et des beaux édifices. Puis San Miguel Allende, état de Guanajuato. Ce coup là on n'a pas été emballé. Une petite ville envahie par les américains et tout son tourisme. On nous emmerdera même parce que Michel aurait quelque peu abîmé le parterre de cailloux qui entourait un arbre de la rue devant la maison d'une gringo énervée. Ça nous a dépassé ce coup là. Peut-être qu'elle s'ennuyait!
Bref, San Luis et San Miguel font partie du coeur du Mexique. Ce sont des villes très religieuses. Là aussi où a commencé l'indépendance du pays quand un certain Miguel Hidalgo venu pousser son cri de guerre 

Bref, on est partis. Direction Guanajuato!

San Luis Potosi